« S’embrasser après une charge de CRS, il trouve ça romantique. »
Amoureux à trottinette, bourgeois très bourgeois, fonctionnaires priapiques, proustiens désabusés, SDF joyeux, vegans et policiers poètes tourbillonnent dans un immeuble que réenchante la concierge, ange gardienne de tous ces démons. Auteur, réalisateur, metteur en scène et directeur du Rond-Point depuis 2002, Jean-Michel Ribes érotise l’ensemble d’un ministère, réinvente avec tendresse ce quartier, ce pays ou ce monde que nous habitons tous, sans épargner « l’effarante connerie du fascisme ». Par son théâtre monstre, il édifie une fresque fantasque aux humanités éclatées. Il cherche « l’air frais à travers la broussaille des certitudes et le bordel des idées » et compose une symphonie urbaine, une mosaïque de l’époque dont l’humour, dit-il, « reste la seule issue de secours ».